Le phylloxéra : ce que c’est et comment il est arrivé en Auvergne
Le phylloxéra, pour les non-initiés, est un minuscule puceron originaire d’Amérique du Nord (Viteus vitifoliae, pour les amateurs de précision). Cet insecte s’attaque aux racines de la vigne en y creusant des galeries, ce qui finit par affaiblir et tuer le pied de vigne. Chez nous, en Europe, la vigne indigène (Vitis vinifera) n’avait aucune défense naturelle contre ce parasite. Résultat : une véritable hécatombe.
L’histoire raconte que c’est par les échanges commerciaux – et notamment par l’importation de plants américains destinés à l’étude – que le phylloxéra a débarqué dans le sud de la France dans les années 1860. Le puceron n’a pas tardé à s’étendre comme une traînée de poudre, porté par les échanges et le transport, pour atteindre la quasi-totalité du vignoble français en moins de 20 ans.
Quand le phylloxéra a-t-il frappé l’Auvergne ?
En Auvergne, la crise survient dans les années 1870, avec une progression géographique bien documentée. Les premières attaques sont signalées en 1872 aux abords de Clermont-Ferrand et, très vite, les vignobles des alentours – Issoire, le Lembron, les coteaux de Corent – sont touchés. À son apogée, le phylloxéra ravage jusqu’à 80 % des vignes de la région.
Pourquoi l’Auvergne a-t-elle été si vulnérable ? La réponse est en partie économique. Comme ailleurs en France, ce sont les vignerons eux-mêmes qui, souvent par méconnaissance, ont favorisé l’expansion de l’insecte en replantant systématiquement des ceps contaminés ou en utilisant des outils non désinfectés. Le moindre espace où le phylloxéra s’installe devient un foyer de destruction.